Visite du musée Soulages

En fait j’ai une image mentale qui m’est restée

Une trace d’un état

Un grand calme

Une solidité

Plutôt celle de la sculpture

 

De loin c’était comme

un tombeau, mais gai

Comme une célébration

à la vie

à la mort

sans chichi, à la ligne

parallélépipédique

point

 

De la rouille émerge une prairie tout en esplanade d’une solitude éclatante

Un volume calme et serein qu’on accepte sans l’interroger du tout.

- Un tout -

Assis, posé et en même temps effacé

comme une montagne tassée, proportionnée et sage

dans sa densité épaisse, franche.

Accueillir ce pour quoi il a été pensé.

 

Un bâtiment si peu arrogant,

juste à la fois

l’expression même de la réussite dans sa fonctionnalité.

Il est là sans être là, puissant et dévoué

- On aurait dit un grand-père -

Un peu après, dedans.

J’aime encore plus ce dialogue des anges, cette foi avec la matière.

Et en arrière-plan un homme simple et charismatique taillé brut, calme aussi.

Habitacle et habitant

Ils se ressemblent.

 

Le dedans c’était comme l’histoire du gant qu’on retourne.

Ça a toujours été là et c’est pourtant une autre histoire.

 

Après, on sait la lumière, la matière, l’intériorité de la peinture

on sait.

C’est ce dialogue tiré à quatre épingles qui est l’empreinte manquante d’un amour entre le fond et la forme.

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